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Ait Bouguemez : Akhannouch visite deux projets pilotes du Plan agricole régional

Les zones montagneuses marocaines sont très diversifiées et présentent des caractéristiques naturelles (géographique, climatique, écologique, géologique et hydrique,…) très variées. Leur poids historique dans le maintien de l’unité nationale ainsi que leur patrimoine culturel font de ces zones un espace territorial d’une portée capitale pour le développement du pays et l’épanouissement des populations de ces zones. Ces zones de montagne offrent des potentialités diverses dans les domaines de l’agriculture, des forêts, de parcours, des mines, du tourisme et de l’artisanat, mais elles ne sont pas exploitées de manière harmonieuse et optimale. De même, elles présentent l’opportunité d’un développement durable axé sur la valorisation des ressources et la redynamisation des secteurs pourvoyeurs de richesses et de l’emploi, moyennant la création de pôles de développement spécifiques à chaque massif montagneux. Mais, malgré ces richesses, les zones montagneuses affichent les taux les plus élevés au niveau national en termes de pauvreté et de vulnérabilité, et accusent un retard considérable en matière du développement économique et social. Leur contribution directe au PIB reste limitée, ne dépassant pas 5%. Depuis les années 60, plusieurs programmes et projets «intégrés » ont été initiés pour le développement du monde rural. Des programmes sectoriels spécifiques ont été lancés pour résorber les écarts dans le monde rural en matière d’infrastructures et d’accès aux services de base. Des réformes ont été également entamées concernant aussi bien la planification stratégique, le cadre de gouvernance, que les leviers de financement des actions de développement de l’espace rural et des zones de montagne. Cependant, les avancées réalisées par ces projets et programmes n’ont pas contribué à améliorer réellement les conditions de vie des populations vivant dans les zones de montagne.

Tout comme elles n’ont pas permis d’affronter de manière efficace les problématiques naturelles spécifiques qui menacent ces zones, à savoir les effets du Changement Climatique (CC) notamment les vagues de froid, les crues dévastatrices et/ou sécheresses prolongées. Conjugués à la pression anthropozoïque, ces effets entrainent une dégradation du couvert végétale (coupes illégales du bois, prélèvement du sous-bois, carbonisation, surpâturage), érosion des sols et disparition continue de la faune sauvage. Il est vrai que des efforts louables ont été déployés par les pouvoirs publics en matière de développement de l’espace rural en général (y compris les zones montagneuses), mais les projets et programmes du développement réalisés ont été souvent conçus, sans une vision intégrée ni des approches adaptées aux particularités de ces zones. Ceci a entrainé la persistance d’insuffisances au niveau social, économique et de protection de l’environnement, avec des écarts inter et intra-territoriaux, ce qui a contribué à maintenir ces zones dans un état d’isolement et de sous-équipement préjudiciable à leur développement. A cet effet, plusieurs interrogations se posent au niveau :

  • du ciblage des zones et des populations vivant dans ces zones, avec leurs diversités et spécificités ;
  •  de la politique publique dédiée au développement des zones montagneuses ;
  •  de l’adaptation des approches, des programmes et des actions destinés aux zones montagneuses ;
  •  du tissu économique et des problèmes d’accès au marché et de l’insuffisance en matière de valorisation et d’exploitation des ressources naturelles des zones montagneuses ;
  •  de la prise en considération du phénomène de mobilité des citoyens des zones montagneuses ;
  •  de l’adéquation de la gouvernance pour la gestion des affaires et des moyens humains et matériels alloués au développement des zones montagneuses ;
  •  du suivi et évaluation des politiques, programmes, projets et actions de développement des zones montagneuses. Ces différentes problématiques interpellent quant à l’efficacité de l’impact sur la vie quotidienne de la population des politiques publiques mises en place à ce jour, à la convergence des plans et programmes réalisés, à la gouvernance, à la vision intégrée concernant le développement des zones de montagne et à la cohérence de l’action des acteurs concernés au niveau local, régional et national.